Dans un contexte économique en pleine mutation, l’entreprise coopérative s’impose de plus en plus comme un modèle d’avenir. En conciliant performance économique et gouvernance démocratique, ce modèle attire des entrepreneurs et consommateurs soucieux de durabilité et d’équité. En France, le mouvement coopératif connaît un essor notable, porté par des initiatives locales et nationales qui réinventent les règles du jeu économique. Focus sur les coopératives et leur impact grandissant, notamment dans le sud-est de la France.. On vous explique tout dans cet article !

1. Un modèle démocratique et résilient ?
Les entreprises coopératives se distinguent par leur mode de gouvernance participatif, où les décisions sont prises collectivement par les membres. Ce modèle permet une meilleure répartition des richesses et une plus grande résilience face aux crises. Contrairement aux entreprises classiques, dont l’objectif principal est de maximiser les profits pour les actionnaires, les coopératives placent l’humain au cœur de leur démarche.
Les entreprises coopératives opèrent dans divers secteurs, qu’il s’agisse de la finance, de l’énergie, ou encore des services. Elles sont régies par des principes tels que la transparence, la responsabilité sociale et environnementale, et le partage équitable des bénéfices. Dans ce cadre, les coopératives offrent une alternative crédible à un modèle économique souvent critiqué pour son manque d’équité et son impact sur l’environnement.
2. Les Licoornes : des coopératives innovantes
Les « Licoornes », un collectif de coopératives françaises, incarnent cette nouvelle vague d’entreprises coopératives. Ce terme, qui joue sur le mot « licorne » (utilisé pour désigner les startups valorisées à plus d’un milliard de dollars), regroupe des coopératives qui ambitionnent de transformer profondément leur secteur d’activité. Parmi les Licoornes, on retrouve des acteurs tels qu’Enercoop, La Nef, Mobicoop, et bien d’autres.

Maud Sarda, directrice générale de la coopérative Label Emmaüs, membre du collectif des Licoornes, souligne que
« les coopératives, avec leur gouvernance démocratique et leur ancrage territorial, sont les acteurs économiques de demain. Elles sont capables de répondre aux défis sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face, tout en offrant des alternatives concrètes au modèle capitaliste traditionnel. »
3. Les initiatives locales : Citiz, La Nef, Enercoop
Dans le sud-est de la France, plusieurs coopératives se démarquent par leur engagement et leur impact local.
Citiz, une coopérative de services d’autopartage, permet à ses utilisateurs de partager des véhicules, réduisant ainsi l’empreinte carbone liée à la possession individuelle de voitures. Citiz propose une solution écologique et économique pour les déplacements urbains et ruraux, renforçant ainsi la mobilité durable.

La Nef, une coopérative financière, offre des services bancaires éthiques, finançant exclusivement des projets à forte valeur sociale, écologique et culturelle. Implantée dans toute la France, La Nef est particulièrement active dans le sud-est, où elle soutient de nombreux projets locaux en faveur de la transition écologique.

Enercoop, fournisseur d’électricité 100% renouvelable, est également un acteur clé dans la région. En promouvant l’énergie verte produite par des coopératives locales, Enercoop s’engage pour la transition énergétique tout en favorisant une économie locale et solidaire.

4. Le financement, un défi de taille
Malgré leurs nombreux atouts, les entreprises coopératives font face à des défis particuliers, notamment en matière de financement. Leurs structures atypiques et leur gouvernance participative, qui sont au cœur de leur identité, peuvent parfois susciter la méfiance des banques et des investisseurs traditionnels. Contrairement aux entreprises classiques, où le pouvoir de décision est souvent concentré entre les mains d’un petit nombre d’actionnaires, les coopératives adoptent un modèle où chaque membre dispose d’une voix égale. Cette répartition du pouvoir peut être perçue comme un manque de contrôle par les investisseurs, rendant les levées de fonds plus complexes.
De plus, les coopératives privilégient souvent le réinvestissement des bénéfices dans l’entreprise ou le partage équitable entre les membres, plutôt que la distribution de dividendes élevés. Cette approche, bien que vertueuse, peut rendre les coopératives moins attractives pour les investisseurs en quête de rendements rapides. Ainsi, les coopératives doivent souvent se tourner vers des sources de financement alternatives, telles que le financement participatif, les subventions publiques ou encore les prêts accordés par des institutions financières solidaires, comme La Nef.
En effet, La Nef, en tant que coopérative bancaire éthique, joue un rôle crucial en offrant des financements adaptés aux besoins des coopératives, tout en respectant leurs valeurs. Toutefois, pour de nombreuses coopératives, l’accès au capital reste un défi de taille, limitant leur capacité à se développer et à innover. Ce manque de financement constitue un frein à leur croissance, et souligne la nécessité de repenser les modèles de financement pour inclure des critères sociaux et environnementaux, qui sont au cœur des missions coopératives.
L’enjeu est donc de taille : il s’agit de permettre à ces entreprises, qui portent un projet de société plus équitable et durable, de trouver les ressources nécessaires pour croître et s’affirmer comme des acteurs économiques majeurs.
5. Malgré ces difficultés, un avenir prometteur
Les entreprises coopératives ne sont plus de simples alternatives au modèle capitaliste traditionnel ; elles en deviennent des compétiteurs sérieux, capables de concilier développement économique et impact positif. En réponse aux crises économiques, sociales et environnementales, elles offrent une voie vers un avenir plus juste et durable. Avec des initiatives comme les Licoornes, Citiz, Label Emmaus, La Nef ou encore Enercoop, les coopératives prouvent qu’il est possible de réinventer l’économie en plaçant l’humain et la planète au centre des préoccupations.
Il est donc fort à parier que le modèle coopératif continuera de croître et de se diversifier, devenant un acteur incontournable du paysage économique de demain. Entre innovation, solidarité et responsabilité, les coopératives ouvrent la voie vers un futur où l’économie est au service de la société, et non l’inverse.
POUR ALLER PLUS LOIN
- Dans le cadre des Lundis de la Transition organisés par le Groupe Rive Neuve pour la Ville de Marseille, retrouvez Maud Sarda le 23 septembre prochain au LICA. L’occasion d’échanger au sujet du modèle coopératif. Évènement gratuit sur inscription 👉🏻 https://www.marseille.fr/node/9931

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