Loi Climat et Résilience et économie circulaire, une opportunité pour les entreprises ?

Par une transformation de l’offre des acteurs économiques, de la demande et du comportement des consommateurs et de la gestion des déchets, l’économie circulaire promet donc à la fois une baisse des émissions de GES et une création d’emplois.  

L’économie circulaire rompt avec le modèle linéaire classique (extraire, produire, consommer, jeter) et est un pilier des modèles d’affaires de la transition écologique et sociale. Elle est une condition nécessaire, même si elle n’est pas suffisante, pour se diriger vers le modèle économique vertueux de la régénération car elle permet de : 

– Moins consommer de ressources 

– Moins polluer et réduire les déchets et le gaspillage 

– Faire se concorder la durée d’usage d’un produit avec la durée de vie des matériaux qui le constituent 

– Développer industriellement et économiquement les territoires. 

L’économie circulaire dans la loi Climat et Résilience

« La loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets », dite “loi Climat et Résilience” et promulguée en août 2021, porte sur 5 thèmes (consommer, produire et travailler, se déplacer, se loger, se nourrir) et contient 305 articles. Certains de ces articles sont relatifs à l’économie circulaire.  

Il y a 3 grandes forces qui font que cette loi promeut des initiatives d’économie circulaire qui incitent les entreprises à modifier leur offre : 

• La loi crée des obligations réglementaires en faveur d’une économie zéro déchet (par exemple l’obligation de rendre disponibles des pièces détachées pour la réparation ou de vendre des produits en vrac). 
• Elle introduit des outils qui transforment certains métiers et ouvrent des opportunités. On peut par exemple parler de l’éco-score qui est un indicateur potentiellement extrêmement puissant de communication auprès de vos clients sur la performance environnementale de vos produits par rapport à d’autres. 
• Elle crée différents organes qui doivent assurer une bonne gouvernance de la notion d’économie circulaire (par exemple le Conseil national de l’économie circulaire). 

Ce serait donc cette complémentarité entre réglementations, opportunités et bonne gouvernance qui permettrait d’inciter les entreprises à se diriger vers des pratiques d’économie circulaire.  

La loi Climat et Résilience vient compléter une loi déjà existante, la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC). Ses mesures liées à l’économie circulaire sont en fait principalement des mesures qui viennent modifier, compléter et approfondir des mesures de la loi AGEC.    

Cependant on peut se demander si la loi Climat et Résilience va assez loin étant donnée l’importance des enjeux. Quoiqu’il en soit, nous estimons qu’il faut voir ces nouvelles réglementations comme des opportunités pour changer durablement les modèles d’affaires de nos entreprises, et non comme des obligations réglementaires contraignantes auxquelles il faut se plier a minima.  

Les nouvelles réglementations, une opportunité pour changer son modèle d’affaires et devenir une entreprise durable 

Les opportunités induites par l’économie circulaire

Tous les blocs du modèle d’affaires d’une entreprise sont potentiellement concernés par ces opportunités, comme le montre le schéma ci-dessous. 

Au-delà de ces avantages, l’économie circulaire est une condition nécessaire à tous les modèles de transition. Les deux modèles de transition que nous identifions ici sont le modèle contributif et le modèle régénératif. 

Le schéma ci-dessous reprend les différentes étapes de l’entreprise responsable. Dans ces différentes étapes, c’est véritablement au niveau de l’entreprise contributrice qu’on remarque un changement de paradigme. En effet, c’est lorsqu’elle devient contributrice que l’entreprise intègre véritablement dans sa raison d’être de contribuer à la résolution des crises écologiques et sociales et de ne plus faire partie du problème.

Mais il reste une dernière étape, celle de l’entreprise régénératrice, qui générerait d’importants impacts positifs et recréerait les conditions nécessaires à la régénération du vivant. Le modèle régénératif, concept encore en train d’être défini, intègre donc une dynamique temporelle : la capacité à réduire les impacts négatifs et augmenter les impacts positifs doit s’auto-entretenir dans le temps. 

Des exemples d’entreprises circulaires vertueuses 

À la fin de son intervention, Thomas Nouvian présente plusieurs exemples d’entreprises circulaires vertueuses dont tout le monde pourrait s’inspirer : 

• Renault Trucks, qui au lieu de vendre de plus en plus de camions a décidé de vendre plutôt des activités de transformation des véhicules d’occasion ;
• Murfy, entreprise qui récupère et répare des équipements électroménagers ;
• Décathlon, qui, en Belgique, expérimente un modèle locatif : l’entreprise vend l’usage et non le bien.