Le réchauffement climatique est le défi de ce siècle et un véritable fléau pour la Terre et l’Homme. Comme le rappelle la synthèse des rapports du GIEC publiée en mars 2023, il faut réduire nos émissions carbone de 48% d’ici 2030 si l’on veut limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Mais alors, quelles sont les conséquences du réchauffement climatique sur l’eau en France ? Quelles sont les solutions apportées ? Sont-elles efficaces ? Les réponses dans cet article 👇

sécheresse
 

 

 

L’état des lieux en France

Le cycle de l’eau

 

Le réchauffement climatique que l’on vit depuis déjà quelques décennies a un impact direct sur le cycle de l’eau. Voici une vidéo pour comprendre le cycle de l’eau :

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous l’aurez compris, l’eau manque. Même en hiver, la sécheresse frappe la France : cet hiver, il n’a pas plu pendant 32 jours. Et en été, les canicules se multiplient. Conséquences : les rivières et les nappes phréatiques sont asséchées, la biodiversité est menacée, les incendies sont plus fréquents et dangereux, l’agriculture et les industries manquent d’eau pour leurs activités, et les humains ont besoin d’eau pour vivre.

La pollution de l’eau

 

Mais en plus du manque, l’eau est polluée par des pesticides. L’Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail a révélé le 6 avril 2023 que dans plus de la moitié des prélèvement effectués, on retrouvait du chlorothalonil, un composé de pesticide interdit depuis 2019. Et dans plus d’un tiers des cas, l’eau est polluée bien au-dessus des limites fixées pour garantir la qualité de l’eau. Selon Régis Taisne, chef du département cycle de l’eau à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), « C’est une situation inédite, et qui nous angoisse au plus haut point ».

Mais alors, que faire ? Des solutions pour limiter la pollution de l’eau et palier son manque sont mises en place. Pourtant, certaines sont controversées (à l’instar des méga-bassines). Explications dans cet article.

 

 

Les méga-bassines 

 

C’est quoi, une méga-bassine ?

 

Ce sont des grands réservoirs d’eau de 650 000 m3 (soit 300 piscines olympiques), qui prélèvent leurs réserves dans les cours d’eau ou les nappes phréatiques en hiver. Selon le Ministre de la Transition Ecologique Christophe Béchu, ces bassines auraient des « effets positifs » sur les cours d’eau et les nappes phréatiques, et seraient une bonne manière de pallier les périodes de sécheresse en été. En effet, les méga-bassines sont construites dans le but de permettre l’irrigation des terres agricoles en périodes arides.

Jean-Marc Jancovici, à l’initiative du Shift Project, vous explique le projet en 4 minutes sur RTL :

Vous voyez le problème ?

Plusieurs points sont relevés par les détracteurs du projet.

  • Ces bassines pourraient fragiliser encore plus les sous-sols et la biodiversité, notamment en changeant le court naturel de l’eau, et en appauvrissant les écosystèmes environnants.
  • L’eau est stockée à la surface et peut donc s’évaporer. Selon Christian Amblard, directeur de recherche honoraire au CNRS, « On estime la perte quantitative entre 20% et 60% ».
  • Et elles sont à destination de fermes à l’activité intensive.

Premièrement, elles sont accessibles pour les grands agriculteurs, ou ceux qui sont réunis en coopérations. Les agriculteurs indépendants sont donc mis de côté. Mais en plus de cela, la culture qui recevrait la plupart de cette eau serait le maïs, destiné à l’élevage intensif de bétail.

Seulement, l’eau est un bien commun. C’est-à-dire qu’elle doit être accessible à tous et gérée pour le bien commun. C’est une des raisons qui a mené à la constitution de groupes d’opposants aux méga-bassines. De nombreux affrontements ont eu lieu dans les Deux-Sèvres, et certains ont même été très graves.

En résumé, ce serait un donc un projet qui, comme l’a expliqué Jean-Marc Jancovici, peut être une solution dans certains cas, mais qui comporte de nombreux points à éclaircir.

 

 

Le Plan eau

« L’eau est redevenue un enjeu stratégique pour toute la nation » 

C’est ce qu’Emmanuel Macron a annoncé lorsqu’il a dévoilé le plan eau en mars dernier.

Le Plan Eau, kesaco ?

Annoncé par Emmanuel Macron en visite au lac de Serre Ponçon fin mars 2023, le « plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau » vise notamment à réduire la consommation d’eau de 10% d’ici 2030. Il s’organise en 5 axes, qui sont :

  • L’inscription de la sobriété dans tous les usages et sur le long terme
  • La lutte contre les fuites et la modernisation du réseau d’approvisionnement en eau
  • L’investissement massif dans la réutilisation des eaux usées
  • La planification de l’usage de l’eau et l’accompagnement de la transformation des filières qui en consomment beaucoup
  • Une tarification progressive et incitative de l’eau

Une vraie solution ?

Pour beaucoup, comme Reporterre, ou Europe Ecologie Les Verts, le plan reste trop superficiel. Blast considère même que c’est un « flop ». Pourquoi ça ?

Ils regrettent que les solutions apportées :

  • Ne remettent pas en cause les techniques agricoles actuelles
  • Ne soient pas assez « strictes » (10% de réduction d’ici 2030 leur parait bien peu)
  • Ne s’intéressent pas à la qualité de l’eau

 

 

Le Plan Or Bleu à l’échelle de la Région Sud

 

Définition

Certaines régions, comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur souffrent déjà beaucoup de la sécheresse. Dans ce contexte, la Région Sud a voté fin mars 2023 un plan de 620 millions d’€ d’investissements destiné à l’eau. Ce plan d’action régional vise à trouver des solutions face à la sécheresse, et s’articule autour de 6 axes :

  • Améliorer la gouvernance à travers le pilotage de la mission d’animation et de concertation sur l’eau
  • Poursuivre la modernisation des réseaux d’irrigation et les économies d’eau en agriculture
  • Se positionner comme collectivité exemplaire sur son patrimoine
  • Promouvoir la sobriété pour tous les usages de l’eau et dans tous les secteurs professionnels
  • Développer l’innovation dans le domaine de la réutilisation des eaux usées
  • Mieux communiquer et mieux informer

 

 

 

 

 

 

 

ET SI L’INTELLIGENCE COLLECTIVE ETAIT LA SOLUTION ?

De plus en plus d’initiatives locales s’organisent à l’échelle du territoire pour adresser ce type d’enjeux. La difficulté réside dans le fait de faire coopérer de nombreux acteurs : entreprises, collectivités, instances nationales, régionales, locales…

Cependant de nombreux groupes s’organisent à l’image du programme Régénérons ! par groupe RIVE NEUVE. Celui-ci propose de fédérer les acteurs de la Métropole d’Aix-Marseille pour relever 50 défis d’entreprises et faire émerger 100 projets de coopération à visée régénérative sur ce territoire ! Des sessions de formation-action sur les nouveaux modèles d’affaires régénératifs et des ateliers d’intelligence collective pour faire naitre 100 offres de produits ou services répondant aux principes de l’économique régénérative et matérialisées par un pré-business plan. Le programme débutera en septembre 2023 et le sujet de l’Eau et de la sècheresse seront sans nul doute mis sur la table par bon nombre d’entreprises.

En savoir plus sur Régénérons !